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Cité de l'espace
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Haute-Garonne, France entière

À Toulouse, décollage pour un voyage vers les étoiles

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Des adultes apprenant le français, des enfants soutenus dans leur scolarité par le Secours Catholique de Castres ainsi que leurs mères ont exploré ensemble la Cité de l’espace à Toulouse. Un voyage à travers l’univers à la fois récréatif et pédagogique.

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Arrivée.

Une chaleur de plomb enveloppe déjà la Cité de l’espace lorsque le bus, en provenance de Castres, dépose le groupe de visiteurs. C’est une première pour tout le monde, y compris pour les six bénévoles qui animent le groupe. Il faut donc d’abord se repérer dans ce musée scientifique, quasiment à ciel ouvert, aménagé sur un site très étendu en périphérie de la ville rose et dominé par une maquette de la fusée Ariane 5. 

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Ambiance familiale et décontractée.

Chaque été, l’équipe de bénévoles du Secours Catholique de Castres, qui assure un soutien scolaire aux élèves en difficulté, marque la fin de l’année en proposant aux enfants accompagnés dans leur scolarité, à leurs parents ainsi qu’aux adultes inscrits aux cours de français langue étrangère (FLE) une sortie dans une ambiance familiale. L’an passé, ils avaient passé la journée dans un parc animalier en Aveyron.

Cette fois, le groupe s’aventure dans la Cité de l’espace à Toulouse pour un voyage vers les étoiles. Pour Jean-Louis, un bénévole, ces sorties offrent un « cadre plus décontracté » pour se rencontrer et « renforcent la cohésion de groupe ».

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Entrée.

Dans le hall d’entrée de la Cité de l’espace un trombinoscope présente le portrait de célèbres astronautes, qui ont déjà arpenté les allées du musée. Les enfants n’ont qu’un seul nom à la bouche : Thomas Pesquet. L’astronaute français suscite l’admiration de ces enfants, qui reçoivent chaque mercredi une aide aux devoirs. « Vous savez que mon collège s’appelle désormais Thomas Pesquet ? », interroge Abdelghani, avec une pointe de fierté.

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Abdelghani
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Arrivés du Maroc il y a deux ans, Abdelghani, 13 ans, son frère jumeau, et sa sœur aînée, 16 ans, suivent tous les trois des cours de soutien scolaire au Secours Catholique de Castres, depuis un an. Ils sont heureux de voir leurs notes progresser. « Il y a un grand changement depuis qu’on a commencé à suivre des cours de soutien. Ça nous aide dans toutes les matières : mathématiques, histoire-géographie, anglais et bien sûr en français », raconte l’adolescent. Sa mère, qui se tient à leurs côtés, envisage de s’inscrire aux cours de français pour adultes, dès la rentrée.

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Début de la visite.

Casquette ou chapeau vissé sur le crâne, pour atténuer la morsure du soleil, le groupe entame l’exploration de la Cité en traversant l’allée principale, bordée de maquettes reconstituant le système solaire. C'est une première occasion de tester ses connaissances. À ce jeu-là, Elies, 9 ans, est presque incollable. « Vénus, Mercure, Jupiter… », énumère le jeune garçon, en pointant du doigt des globes de différentes couleurs.

En tête de cortège, Sylvie, bénévole et organisatrice de la sortie, met le cap sur le planétarium pour un « voyage au-delà des étoiles », ponctué par un quizz. Des énigmes, plus corsées les unes que les autres, s’affichent sur l’écran qui surplombe la salle, plongée dans la pénombre. Alors, les réponses des membres du groupe, tapotées sur un boîtier, sont souvent aléatoires. « Je choisissais tout le temps la réponse A et c’était souvent correct », plaisante ainsi Johar, à la sortie du planétarium.

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Johar
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À plus de 60 ans, Johar (à droite) a décidé de prendre des cours de français langue étrangère pour apprendre à lire et à écrire. « Il n'est jamais trop tard », glisse cette femme, originaire de Tunisie, qui a passé la moitié de sa vie dans le sud de la France. Depuis un an, Johar suit avec assiduité les cours de FLE dispensés par le Secours Catholique de Castres. Avec le soutien de Sylvie (au milieu), son enseignante, elle a réussi à envoyer ses premiers SMS. Elle veut désormais pouvoir entreprendre des démarches administratives sans l’aide de ses enfants.

Pour celle qui passe la plupart de ses journées à veiller sur un mari souffrant d’un cancer, cette sortie à la Cité de l’espace est une courte respiration. Elle confie : « Je peux penser à autre chose, me vider la tête ».

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Sur Mars.

Direction Mars. Ou plutôt une reproduction d’un bout de la planète rouge. Là, une réplique de deux robots envoyés sur Mars, l’un par l’agence spatiale américaine et l’autre par la concurrente chinoise, attend le groupe d’enfants et d’adultes. Les robots sont pilotés par deux animateurs de la Cité à l’aide d’une tablette et quelques gadgets. Assis sur des marches, à l’ombre, le groupe écoute avec attention les dernières avancées des explorations sur Mars.

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Sur la Lune.

Après un pique-nique convivial, le groupe poursuit son voyage spatial. Au tour de la Lune. Enfants et adultes s’infiltrent dans une salle d’exposition dédiée à l’astre lunaire, à l’éclairage tamisé et à la moquette grise évoquant les cratères qui recouvrent la surface de la Lune. Des panneaux, retraçant les missions exploratoires passées, ornent la pièce.

Devant une console, Jean-Louis, le bénévole, invite Élies et ses camarades à une expérience olfactive hors du commun : découvrir l’odeur sur la Lune. À peine leur nez avancé au-dessus de l’orifice duquel émane l’odeur sur la Lune – du moins une reconstitution –, les enfants relèvent la tête, le visage grimaçant. « Ça sent pas bon ! On dirait un œuf pourri », s’étonne l’un d’eux. « Ou bien de la poudre à canon », commente un autre, dans un rire étouffé.

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Jean-Philippe et Nana
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Jean-Philippe (au centre) est le dernier arrivé dans l’équipe des bénévoles qui assurent l’accompagnement scolaire et l’apprentissage du français aux adultes au Secours Catholique de Castres. Le jeune retraité de l’armée, qui a rejoint l'association il y a près d'un an pour « se rendre utile », donne des cours de français à des personnes migrantes.

Parmi ses élèves, Nana et son époux, arrivés de Géorgie il y a sept mois. « On a débarqué sans parler un mot, on ne connaissait même pas l’alphabet latin. Maintenant, on commence à se faire comprendre », confie Nana. À ses côtés, Jean-Philippe dit avoir lui aussi beaucoup appris. « J’ai découvert les conditions d’accueil des personnes exilées, leurs besoins et l’inertie de l’administration. Alors, j’essaie de les accompagner au-delà des cours de français », explique-t-il.

Pour Nana et sa famille, la visite à la Cité de l'espace tombe à point nommé. « Nous en avions vraiment besoin parce que ça nous aide à penser à autre chose qu'à nos problèmes de papiers et notre demande d'asile. On se retrouve en famille, ça fait du bien », glisse-t-elle.

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Film IMAX.

Lunettes 3D sur le bout du nez, adultes et enfants s’installent dans les fauteuils rouges de la salle de cinéma de la Cité de l’espace pour voir un court-métrage consacré aux astéroïdes et à une guerre d’un nouveau genre. Fatigués par une visite sous une chaleur caniculaire, certains piquent du nez.

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16H30
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Départ.

Après une dernière déambulation dans les allées de la Cité, baignée de soleil, le groupe quitte le musée et regagne le bus, sac à dos sur les épaules et, pour certains, glacière à la main. La journée a été longue, les corps sont fatigués mais les mines sont radieuses. Dans quelques semaines, ils se retrouveront dans une ambiance plus studieuse pour la reprise des séances de soutien scolaire.  

Auteur et crédits
Djamila Ould Khettab (Journaliste) - Christophe Hargoues (Photographe)